Horrible journée - The Vampire Diaries (TV)

Publié le 28 novembre 2010 par fics-os-and-cie.over-blog.com

Ah, nouveauté cette série là. J'ai commencé à regarder l'année dernière, plus par curiosité qu'autre chose... Et je suis vite devenue accro. C'est une série que certains qualifieraient de "série d'adolescentes". Et bien, je dirais de grandes adolescentes dans ce cas-là. Car étant adulte, je la regarde, et je n'ai pas honte de le dire. Et je connais plusieurs personnes dans le même cas. En revanche, je n'ai lu que le premier livre, je ne suis pas spécialement fan.

Bref, cet OS, il est parti d'un petit délire avec ma Duby préférée, après avoir regardé le 2x09 et shippé sur le Beremy pendant des heures comme des folles. Oui, je suis une shippeuse invertérée. Je n'y peux rien, c'est ma nature. ^^

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Jeremy tourna encore une fois la tête vers Bonnie. Encore une fois, elle discutait et riait avec ce gars, Luka. Qu’elle ne connaissait que depuis quelques heures. Alors, elle s’était vite lassée de lui, lui qu’elle connaissait depuis si longtemps. Et dire qu’il avait pensé qu’elle pouvait avoir des sentiments pour lui… Comme il avait pu se tromper ! Elle ne lui accordait aucune attention. Aussi décida-t-il de se retirer, aussi discrètement que possible.

Quand il arriva sur le parking, il ouvrit machinalement sa voiture et se laissa tomber sur le siège. Il mit ses feux en route et quitta sa place. Trouvant le silence insoutenable, il alluma l’autoradio. Il se sentait vide. Sur la route, les phares des quelques voitures qu’il croisait lui rappelait sans cesse les yeux pétillants de celle qu’il aimait à s’imaginer comme une amie. Et dire qu’il avait été aveugle pendant tant d’années. Alors qu’elle était là, devant lui. Tout le temps à la maison, avec Elena. Dieu qu’il avait pu être pénible avec elles… Il sourit en repensant à tous ces moments, la course en sac organisée dans le bois derrière la maison, les parties de cache-cache dans ce même bois, les cabanes fabriquées… Certes, Bonnie était surtout là pour sa sœur. Mais en partie grâce à elle, Jeremy s’était senti grandir. Et dernièrement, il s’était rendu compte de la jeune femme qu’elle était devenue. Et aussi de son pouvoir. Car derrière cette apparence de jeune fille fragile, se cachait une personne avec un don exceptionnel. Elle lui avait démontré à plusieurs reprises, désormais.

Il arriva chez lui, se gara, et monta directement dans sa chambre, sans même accorder la moindre attention à Elena ni Jenna qui échangèrent un regard étonné. Il s’écroula sur son lit, sans même prendre le temps de retirer ses chaussures. Et là, dans le noir, il ferma les yeux, souhaitant enfin oublier cette horrible journée. Seulement, des flashes lui revenaient sans cesse. Bonnie élaborant le plan pour détruire Katherine avec Damon et Stefan, Bonnie, le haut du visage recouvert par un loup mais lui adressant le plus craquant des sourires, Bonnie lui entaillant la main avec son couteau afin de retrouver Elena et enfin, Bonnie s’écroulant sur son lit et la discussion qui avait suivie. Il s’était beaucoup inquiété de son état. Et c’était d’ailleurs à ce moment, tandis qu’elle se reposait qu’il s’était rendu compte de la teneur de ses sentiments. Quand il la regardait dormir, quand il était avec elle, il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer avec tendresse. Quelque chose qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps. Il faut dire que dernièrement, dans ses histoires de cœur, il n’avait pas été des plus chanceux. Il se disait que c’était le prix à payer pour vivre dans ce monde. Mais il ne le regrettait pas. Avant de connaître l’existence des vampires, il ne trouvait pas sa place. Désormais, il était plus tranquille avec lui-même. Et pour preuve : il n’avait pas touché à la drogue depuis pratiquement une année, désormais. Et cela ne lui manquait même pas. Désormais, il avait d’autres envies : passer plus de temps avec sa sœur, afin de rattraper celui qu’ils avaient perdu, et désormais, en découvrir plus sur Bonnie. Certes, au début, il ne pensait pas être amoureux. Et c’était l’amie d’Elena, tout de même ! Mais il avait du se rendre à l’évidence quand elle s’était écroulée sur son lit : il s’inquiétait plus que de coutume pour elle. Et lorsqu’il l’observait, quand elle avait dormi en attendant le retour d’Elena, il avait eu le temps de détailler son visage, ses paupières délicates, cette bouche parfaitement dessinée et ses cheveux, dans lesquels il avait eu une très forte envie de glisser ses doigts. Il passa une très mauvaise nuit, cauchemardant à qui mieux mieux et se réveillant toutes les heures.

De son côté, Bonnie était rentrée, déçue mais plutôt compréhensive. Elle aurait voulu que Jeremy l’attende, mais il était reparti. D’un côté, se disait-elle, cela valait mieux. Cela ne pouvait pas marcher entre eux. Elle l’avait connu alors qu’il ne marchait pas encore. Comment pouvait-elle envisager un avenir avec lui ? Pourtant, alors qu’elle l’observait, au bar, jouer au billard, elle se rendait de plus en plus compte de l’homme qu’il était devenu. Il n’avait plus grand-chose de l’adolescent égaré qu’il avait été à la mort de ses parents. Il était devenu sûr de lui, traçait seul son avenir. Elle s’était découvert de nombreux points en commun avec lui, points dont elle n’aurait jamais soupçonné l’existence auparavant. Oui, Jeremy lui plaisait, cela ne faisait aucun doute. Il avait quelque chose qu’elle admirait : il savait mettre ses émotions de côté afin de se concentrer sur le moment, et surtout, il se préoccupait de ses proches d’une manière impressionnante. La preuve avait été quand ils s’étaient retrouvés ensemble, attendant que Damon et Stefan ramènent Elena. Elle avait pu lire l’inquiétude dans ses yeux, et poussée par une voix mystérieuse, elle avait aussitôt eu envie de le réconforter, de le toucher. Elle avait d’ailleurs ressenti une décharge électrique dans le bras, en le touchant, et cela l’avait surprise. Cette décharge s’était répandue dans tout son corps lorsqu’il avait tourné la tête afin de la regarder. Il avait des yeux qui la scrutaient, et il ne s’était pas laissé abuser par un mensonge. Il était d’une perspicacité étonnante et rare. Et cela faisait partie des nombreuses qualités qu’elle avait appris à apprécier chez lui, ces derniers temps. Certes, la vie ne l’avait pas gâté non plus, mais il était devenu l’une des personnes les plus fiables qu’elle connaissait. Si ce n’est la plus fiable. C’était lui qui avait remarqué qu’elle était bouleversée, lors du départ de Lucy, lui qui avait su la réconforter, et surtout, lui qui avait proposé de la ramener. Et là, dans la voiture, il avait continué sur sa lancée, la faisant rire et lui faisait même oublier Lucy. Aussi, quand elle était sortie de la voiture et après s’être retournée pour lui faire un dernier signe de la main, elle avait aussitôt ressenti une sorte de vide en elle. Sur le coup, elle n’avait pas su l’identifier, mais désormais, elle savait qu’il venait tout simplement de son cœur. Jeremy y avait pris une place dont elle n’aurait jamais soupçonné l’existence.

Le lendemain, comme à son habitude, le réveil de Jeremy le tira du sommeil. Mais pour la première fois depuis quelques semaines, il n’avait pas envie de se lever. Il se résigna malgré tout et se prépara. Arrivé au lycée, il prit directement la direction de son casier, n’ayant pas envie de s’attarder. Machinalement, il mit les affaires dont il avait besoin dans son sac et se dirigea vers sa salle. Son premier cours terminé, il se dirigeait vers sa prochaine salle quand il tomba sur Bonnie, dans un coin de couloir. Surpris, il esquissa un pas en arrière.

- Est-ce que je te fais peur ? lui demanda-t-elle

- Désolé, je ne t’avais pas vu, lui répondit-il, sans oser la regarder

- Jeremy… Je suis désolée pour hier soir.

- Ce n’est rien. J’ai compris. Tu ne veux plus qu’on se voit.

- Non, Jeremy, ce n’est pas ça…

- Oui, je suis le frère d’Elena. Et tu sais quoi, Bonnie ? J’en ai rien à foutre ! J’ai passé l’âge de me préoccuper de ce que pourrait penser ma sœur de mes actes, ni même les gens aux alentours !

- Non, tu n’as pas…

- Désolé, j’ai un cours, là.

Il la planta, là, adossée au mur, seule. Les larmes aux yeux, elle prit le chemin du gymnase. Celui-ci n’étant pas occupé, elle put y trouver du calme. Elle s’assit dans les gradins et se mit à réfléchir. Comment pouvait-elle lui faire comprendre que cela n’avait aucun rapport avec lui ? Qu’elle était seulement heureuse d’avoir trouvé quelqu’un comme elle ? Quelqu’un qui pourrait la comprendre ? Avec qui elle pourrait partager ses difficultés, à qui elle pourrait demander conseil ? C’est alors qu’elle sentit une présence dans le gymnase. Elle releva la tête pour découvrir Luka, au bas des gradins, qui l’observait. Il monta les marches, lentement, puis vint se placer près d’elle.

- Que se passe-t-il ma belle ? lui demanda-t-il

- Ne m’appelle pas comme ça, s’il-te-plaît.

- Ok… Tu n’as pas l’air dans ton assiette.

- Non, c’est juste que Jeremy et moi… lui avoua-t-elle avant de s’interrompre

Pourquoi lui disait-elle de telles choses ? Elle n’aurait même pas osé en parler à sa meilleure amie, alors à un garçon – certes sorcier – mais qu’elle connaissait à peine ? Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait désormais atteinte de nausée.

- Désolée, Luka, mais je dois y aller. J’ai un cours qui va bientôt reprendre.

- Attends, lui dit-il, la retenant par le bras, Bonnie, il n’est pas pour toi, laisse-le tomber, sinon tu souffriras…

De plus en plus mal à l’aise, Bonnie lui jeta un regard noir et lui arracha son bras d’un coup sec. Elle repartit d’un pas rapide vers la sortie.

En rentrant de sa journée de cours, Jeremy eut la surprise de trouver la maison vide. Il vit qu’Elena lui avait envoyé un message : « Nous sommes parties faire du shopping en ville avec Jenna, on ne rentre pas avant le dîner, bisous ! ». Il se prit de quoi grignoter, puis alluma la TV et s’affala sur le canapé. Il n’avait pas envie de faire quelque chose de plus intelligent. Il voulait oublier.

Soudain, il entendit retentir la sonnette de la porte d’entrée. Il alla ouvrir et tomba sur Bonnie. Celle-ci se tenait sur le perron, presque recroquevillée et le regardait un peu du coin des yeux, comme gênée d’être là.

- Elena n’est pas là, lui dit sèchement Jeremy

- Je sais. Ce n’est pas elle que je viens voir.

- Alors, tu perds ton temps.

- Non, Jeremy, écoute-moi. C’est un malentendu… Tout cela n’a rien à voir, absolument rien, avec le fait que tu sois le frère d’Elena ! Je l’avoue, au début ça me gênait un peu, mais parce que je t’imaginais encore beaucoup plus jeune que nous, je n’avais pas vu à quel point tu avais mûri, à quel point tu avais changé…

- Alors c’est quoi ? Tu acceptes mon rendez-vous et arrivés là, tu me plantes pour passer ta soirée, avec un mec que tu as connu dans la journée !

- Jeremy, c’est aussi de lui que je voudrais te parler. Luka… Il m’a avoué être un sorcier.

- Quoi ?

- Oui, et son père aussi. Ils connaissent des membres de ma famille à Salem. C’est pourquoi j’ai été aussi préoccupée hier soir.

- Ah… Je comprends mieux. Je croyais que tu faisais tout pour m’éviter.

- Non, surtout pas Jeremy… J’ai passé une très bonne soirée avant ça, hier… Même si je suis complètement nulle au billard, lui dit-elle, en relevant la tête et en croisant enfin ses yeux, un sourire au coin des lèvres.

Ils se regardèrent ainsi un moment, puis Jeremy ouvrit les bras, et elle s’y blottit en soupirant. Dieu que ces nouveaux sentiments étaient difficiles à gérer ! Pourtant, elle était si bien, là, dans ses bras, blottie contre son torse, les bras autour de sa taille… Au bout d’un moment, qui lui sembla durer une éternité, il lui proposa de s’installer au salon avec lui. Avec regrets, elle se détacha de lui et accepta. Il la prit alors par la main et l’emmena. Ils s’assirent sur le canapé, leurs mains ne semblant plus vouloir se détacher. Ils parlèrent pendant un moment, de tout et de rien, puis Jeremy en vint au sujet redouté :

- Au fait, tu voulais me dire quoi sur Luka ?

- Eh bien… Ce midi, après notre… Altercation, j’ai été dans le gymnase, essayer de me vider les esprits.

- Je suis désolé.

- Non, ce n’est rien. Tu ne pouvais pas savoir. Toujours est-il que Luka a deviné que je n’étais pas bien, ne me demande pas comment. Il m’a rejointe, et là, j’ai eu une sensation bizarre.

- Bizarre comment ?

- J’ai eu des nausées, et surtout une sensation un peu particulière… Un peu le même genre que celle que j’ai lorsque je touche un vampire. Je crois… Je crois que ses intentions ne sont pas des plus honorables.

- Bonnie… Sois prudente avec lui. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose.

Soudain, Bonnie ne put plus détacher les yeux de ceux de son ami. Il posa une main tendre sur sa joue et la caressa du pouce. Leurs yeux s’aimantaient. Tellement qu’ils firent se rapprocher leurs visages, de plus en plus, centimètre par centimètre, millimètre par millimètre. Quand leurs lèvres se frôlèrent, Jeremy attendit. Il voulait être sûr, que cela vienne d’elle. Finalement, ni tenant plus, elle s’avança un peu plus et posa ses lèvres sur les siennes. Il les caressa tout d’abord avec douceur, puis, impatient, il taquina sa lèvre inférieure avec sa langue. Instinctivement, elle entrouvrit les lèvres et il s’introduit dans sa bouche. Ce fut alors une explosion. Une explosion de sensations comme elle n’avait jamais ressentie jusque là. Elle glissa les bras autour de son cou, ressentant le besoin de se rapprocher de lui, de son corps, de son cœur. Il la serra plus fort contre lui, un bras passé autour de sa taille, l’autre main sur sa nuque. Ils ne surent pas combien de temps se déroula alors qu’ils se tenaient là, serrés l’un contre l’autre. Au bout de ce qui leur parut une éternité, ils se séparèrent à regret, chacun scrutant l’autre des yeux, de peur de voir apparaître une lueur de regret. Mais ni les prunelles vertes, ni les brunes ne semblaient déçues. Au contraire, chacune d’elles semblaient avoir envie de recommencer le plus tôt possible. Ils se sourirent, puis Bonnie se leva et déclara :

- Je dois y aller.

- D’accord, lui répondit-il avec ce petit sourire en coin qu’elle aimait tant. Je te raccompagne jusqu’à ta voiture.

Ils marchèrent tous les deux d’un pas lent. Au moment de se séparer, ils hésitèrent, puis Jeremy prit Bonnie dans ses bras, et l’embrassa brièvement, mais tendrement.

- A demain, lui murmura-t-il, la serrant une dernière fois dans ses bras.

Ces mots, sonnant comme une promesse pour Bonnie, lui arrachèrent un sourire. Elle monta dans la voiture, alluma le contact, recula puis partit en faisant un signe de la main à Jeremy.

Quand elle arriva devant son perron, elle ressentit une étrange sensation. Deux fois en un jour, c’est trop, se dit-elle. A peine se retourna-t-elle qu’elle reçut un coup sur la nuque. Puis, tout devint noir.

Le lendemain, Jeremy se leva le cœur plus léger. Il proposa à Elena de l’emmener en voiture au lycée, ce qui surprit celle-ci. D’habitude, il se contentait de jeter son sac dans la sienne et de l’attendre. En chemin, il sifflotait, ce qui ne lui arrivait, pour ainsi dire, jamais.

- Ok, commença Elena, tu me dis ce qui se passe ?

- De quoi ? lui demanda-t-il, l’air innocent.

- Jer… Je te connais depuis 17 ans, comme si je t’avais fait. Je ne t’ai pas vu aussi joyeux depuis un sacré bout de temps… Dis-moi ce qui te met de si bonne humeur !

- Et bien… On va dire que dans quelques temps, il se pourrait qu’une nouvelle personne vienne manger avec nous à la maison, répondit-il, un sourire au coin des lèvres.

- Eh… Mais c’est génial ça, Jer !!! Je la connais ???

- Ça se pourrait bien…

- C’est qui ?

- Non, je ne te le dirai pas… Pas tout de suite, en tout cas. C’est encore trop tôt.

Sur ces mots, ils arrivèrent au lycée. Ils descendirent de voiture, puis se rendirent chacun vers leurs casiers respectifs. En route, Jeremy chercha Bonnie des yeux. Ne la trouvant pas, il haussa les épaules. Elle devait sûrement être aux toilettes, avoir un exposé à finir ou quelque chose dans le genre… Mais quand même, il était un peu déçu, il aurait aimé la voir. Toute la journée se passa ainsi. A la fin, il s’en alla trouver Elena et lui demanda si elle avait vu son amie. Elle lui répondit que non, et cela commença à l’inquiéter sérieusement. Il décida d’appeler la jeune fille sur son portable, et celle-ci ne répondant pas, il choisit de se rendre directement chez elle. Arrivant à la maison de son amie, il vit que tout était fermé, mais que sa voiture se trouvait dans l’allée. Il fronça les sourcils. Pourquoi aurait-elle tout fermé si elle n’était pas partie ? Il sortit de sa propre voiture et commençait à monter les marches du perron une à une, quand il vit le grimoire sur le sol, ouvert à une page qu’il ne connaissait pas. Son impression de quelque chose qui clochait se renforça aussitôt. Bonnie ne se débarrassait jamais, au grand jamais, de son grimoire. Elle l’avait toujours sur elle, au cas où. Il le ramassa délicatement et son angoisse augmenta encore plus lorsqu’il vit la clé pendant à la porte, à moitié introduite dans la serrure. Il s’en empara, se dirigea vers sa voiture, et, paniqué, il se rendit directement chez lui, où il monta les escaliers quatre à quatre, et entra brusquement dans la chambre d’Elena :

- Il faut que je te parle, c’est important.

- Vas-y…

- Ecoute, on n’a pas vu Bonnie de la journée, je me suis inquiété, du coup, j’ai été chez elle et…

- Attends, parle moins vite, calme-toi !

- J’ai trouvé son grimoire sur son perron, Elena ! Son grimoire ! Et ses clefs ! Il se passe quelque chose, j’en suis sûr !

- Ok, mais quoi ? Où est-ce qu’elle peut être ?

- Je pense que quelqu’un pourrait nous aider… Tu sais, le nouveau, Luka…

- Oui, qu’est-ce qu’il a à voir avec ça ?

- C’est un sorcier, lui aussi… Peut-être qu’il pourra…

- Localiser Bonnie, le coupa-t-elle.

- Exactement, lui répondit-il, lui adressant un faible sourire.

D’un commun accord, ils attrapèrent leurs manteaux et se dirigèrent vers la voiture d’Elena. Ils se rendirent chez Luka. Alors qu’ils s’apprêtaient à frapper, ils entendirent des murmures. Ils se regardèrent un instant, puis Elena se décida à regarder par la fenêtre du salon, d’où l’on pouvait percevoir une faible lueur. Ce qu’elle aperçut lui fit dresser les cheveux sur la nuque. Elle discernait une silhouette attachée à une croix, autour de laquelle se trouvait une demi-douzaine de personnes, tenant chacune une bougie dans la main. Une de ces personnes bougea et la jeune fille put enfin observer plus précisément la silhouette. Celle-ci tourna la tête et elle la reconnut aussitôt : il s’agissait de Bonnie, aucun doute possible ! Elle appela son frère en chuchotant :

- Jer, viens voir.

Celui-ci se déplaça, et quand il eut vu ce qu’il se passait, il se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit, sans faire de bruit.

- Attends, Jeremy, mais qu’est-ce que tu fais ?

- Je vais la sortir de là !

- Attends, on n’y arrivera pas tous seuls !

- Il est hors de question que je l’abandonne ! On ne sait même pas ce qu’ils lui font !

- Attends, Jer, j’appelle Damon et Stefan, et ensuite, on voit ça avec eux.

- D’accord, mais fais vite, la supplia-t-il.

Quand Elena eut informé les deux frères de la situation, ils décidèrent tous les deux de venir les aider. Pendant qu’ils les attendaient, cachés dans les buissons entourant la maison, Jeremy se rongeait les ongles et ne tenait pas en place.

- C’est elle, n’est-ce pas ? demanda sa sœur

- Elle qui ?

- Bonnie. C’est elle, la fille dont tu me parlais ce matin.

Jeremy leva les yeux vers sa sœur, étonné de sa perspicacité. Il acquiesça doucement d’un signe de tête. Alors Elena lui posa une main sur l’épaule et appliqua une petite pression sur celle-ci. Jeremy sourit en détournant la tête. Il n’y a pas si longtemps que ça, c’était Elena qui était en danger, et Bonnie qui se trouvait près de lui comme ceci… Soudain, ils entendirent le bruit d’un moteur de voiture qui s’arrêtait. Ils attendirent encore un peu, puis Damon et Stefan sortirent de la voiture.

Une fois le plan décidé, ils se mirent en place. Stefan et Damon se mirent près des fenêtres du salon, tandis qu’Elena et Jeremy entrèrent afin de se placer derrière la porte de la pièce. Au signal donné par Elena, Damon et Stefan sautèrent à travers les vitres, provoquant un grand fracas et une grande panique parmi les sorciers présents dans la pièce. Ils s’éparpillèrent un peu partout dans la pièce, sentant que les intrus étaient tout sauf humains. Ceux-ci repérèrent aussitôt Luka et son père, qu’ils assommèrent afin de pouvoir leur soutirer des informations plus tard. Un sorcier se jeta sur Damon avec l’intention de l’assommer. Mal lui en prit. Il se retrouva très vite avec le cou tordu. U n autre voulut s’en prendre à Stefan. Son frère lui sauta dessus et lui arracha les deux bras. Stefan eut à peine le temps de lever un sourcil étonné devant la cruauté et la colère de son aîné que déjà, il dut riposter, face à un sorcier, qui, ayant attrapé son grimoire, essayait de lui jeter un sort. Pendant que les deux vampires faisaient diversion, Elena et Jeremy détachèrent Bonnie de la croix. Jeremy la prit dans ses bras et ils sortirent de la maison. Ils se cachèrent dans un bois situé près de l’habitation. Le jeune homme déposa Bonnie par terre, la tête reposa sur un parterre de mousse. Il put enfin l’observer plus en détails et ce qu’il vit lui déchira le cœur. Elle n’était pas au meilleur de sa forme : ses cheveux étaient emmêlés, sales, recouverts d’une substance qu’il parvint à identifier comme étant de l’huile. Son visage était recouvert d’ecchymoses, d’égratignures, et elle semblait avoir du mal à respirer. Elle était inconsciente, mais au moins, elle était vivante. Il demanda à sa sœur d’aller chercher une bouteille d’eau dans la voiture, tandis qu’il restait auprès de Bonnie. En l’attendant, il caressa doucement le visage de la jeune fille, repoussant tendrement les mèches qui lui cachaient les yeux, et essayant en vain de remettre un peu d’ordre dans sa chevelure. Son cœur battait à un rythme infernal. Bon Dieu, cette fois-ci, il avait vraiment failli la perdre !

Lorsqu’Elena revint, en compagnie des deux frères qu’elle avait retrouvés en allant chercher l’eau, elle découvrit son frère tenant son amie dans les bras, la tête de celle-ci reposant sur son torse. Jeremy la berçait doucement, des larmes coulant de ses yeux. Il la regardait avec un regard empli d’une telle douceur qu’il fit fondre Elena. Elle comprit alors ce qu’elle n’avait pas su voir avant : ces deux-là étaient faits l’un pour l’autre. Elle s’approcha doucement et trempa un chiffon qu’elle avait trouvé dans la voiture de son frère. Elle lui tendit pour qu’il puisse nettoyer les blessures, ce qu’il fit avec beaucoup de soin. Bonnie tressaillit lorsqu’il toucha une coupure qui semblait assez profonde. Elle ouvrit alors les yeux.

- Désolé, fit Jeremy en grimaçant, je ne voulais pas te faire mal.

- Ce n’est rien, lui assura-t-elle, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Tu as été kidnappée. Par…

- Luka ! s’exclama-t-elle en se redressant. Ce qui lui valut une belle grimace de douleur.

- Calme-toi, lui ordonna Jeremy, en l’allongeant de nouveau, doucement, mais fermement, les garçons les ont capturés, lui et son père, ils vont les interroger pour savoir ce qu’ils voulaient.

- Je crois qu’ils voulaient… Elena, c’est pour toi…

En disant ces mots, son regard sembla se perdre. Alors elle fronça les sourcils, essayant de se concentrer, mais Jeremy lui posa un doigt sur les lèvres, la regardant droit dans les yeux.

- Repose-toi. On verra ça plus tard.

Quand elle eut refermé les yeux, ils se dirigèrent vers la voiture, et Jeremy déposa Bonnie sur la banquette arrière. Ils se séparèrent des deux frères qui emmenaient les deux sorciers au manoir.

Quand ils arrivèrent à la maison de Bonnie, Jeremy eut un pincement au cœur. Il aurait souhaité entrer dans cette demeure dans d’autres circonstances. Ils ouvrirent la porte et Elena emmena son frère au salon où il mit Bonnie sur le canapé avec douceur. Elena l’informa qu’elle allait rejoindre Damon et Stefan. Elle voulait les laisser un peu seuls. Après avoir vu ce qu’elle avait vu, elle ne doutait pas qu’ils allaient en avoir besoin. Quand elle fut partie, Jeremy prit place sur un fauteuil. Il comptait bien ne pas bouger d’ici tant que Bonnie ne se réveillerait pas.

Quand Bonnie ouvrit les yeux, la première chose qu’elle vit fut Jeremy, assis sur le fauteuil, la tête penchée, endormi. Elle l’observa et déduit, qu’ayant des cernes comme il avait, il était normal qu’il se soit endormi. Il semblait ne pas avoir dormi depuis 3 jours. Elle se rendit compte qu’elle avait eu très peur, cette nuit. Pas peur de mourir, non. Peur de ne plus jamais le revoir. De ne pas pouvoir lui avouer ce qu’elle avait sur le cœur. De ne pas pouvoir lui avouer qu’elle l’aimait. Car si elle en avait douté, maintenant, elle savait. Elle savait que c’était lui et personne d’autre. Elle savait qu’il n’y avait que son regard qui la faisait fondre comme ceci. Et elle savait que même s’il n’y avait pas eu cette nuit, où il avait définitivement baissé dans son estime, Luka n’aurait jamais pu prendre sa place. Même s’il était plus vieux, même s’il avait plus de points en commun et malgré tous les efforts qu’il avait pu faire auparavant.

Jeremy émergea lentement, et il vit que Bonnie l’observait, toujours allongée sur le canapé. Elle avait repris des couleurs et ses blessures étaient beaucoup plus propres. Elle lui sourit, et comme souvent ces derniers temps, son cœur battit plus vite. Il lui sourit en retour puis lui demanda :

- Comment te sens-tu ?

- Beaucoup mieux. Grâce à vous. J’ai encore un peu mal aux bras, mais je suppose que je vais encore avoir quelques courbatures… La position du Christ n’est pas la plus confortable qui soit…

Elle chercha à se relever, mais elle eut un vertige et retomba assez vite sur le canapé. Jeremy se leva aussitôt pour la retenir et s’installa près d’elle. Quand elle sentit ses mains la maintenir, elle leva les yeux vers lui, afin de croiser son regard vert. Celui-ci était profond et inquiet. Afin de le rassurer, elle prit son visage entre ses mains.

- Je vais bien. Arrête de t’inquiéter pour moi.

- Excuse-moi. C’est plus fort que moi. Après ce que j’ai vu… Bonnie, dit-il après avoir pris une grande inspiration, j’ai eu tellement peur de te perdre !

Bonnie se rapprocha alors de lui, le prit dans ses bras, tandis qu’il enfouissait la tête dans son cou. Il respira l’odeur de sa peau, tout en la serrant dans ses bras et en lui caressant le dos. C’était si bon de la sentir là, vivante, tout contre lui… Ils restèrent là, pendant un long moment, l’un contre l’autre, chacun serrant l’autre comme s’il avait peur qu’il lui échappe. Bonnie lui embrassa la nuque, puis elle se recula lentement :

- Où sont les autres ?

- Ils sont chez Damon et Stefan. Ils… Ils ont capturé Luka et son père. Ils veulent savoir pourquoi ils t’ont kidnappée.

- Est-ce qu’on peut y aller ?

- Bonnie… Je…

- Jeremy, s’il-te-plaît. Je veux savoir.

- Ok… Je t’emmène.

Une dizaine de minutes plus tard, ils sonnaient à la porte du manoir. Damon vint leur ouvrir, la chemise maculée de sang. Quand il vit le regard interrogateur de Bonnie, il se justifia :

- Ils ne voulaient rien dire. Et Elena est sûrement en danger.

- Comment ça en danger ?

- Apparemment, ce serait Klaus qui leur aurait ordonné de te capturer. Ils se sont installés ici pour ça. Toute l’histoire de Salem était inventée Bonnie… Klaus pense se rendre bientôt en ville, et il avait peur que tu ne sentes sa présence. Tu te rends compte, tu fais peur au plus grand des méchants vampires de tous les temps ! Tu vois que tu n’as rien à craindre d’eux…

Les yeux de la sorcière brillèrent d’une nouvelle détermination.

- Qu’il vienne, je saurai l’attendre.

Sur ces mots, Bonnie prit la main de Jeremy, situé à côté d’elle et la serra. Comme pour lui dire que quoi qu’il se passe, elle ne le quitterait pas.

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Alors, qu'en dîtes-vous ?